sábado, 18 de junho de 2011

fome

imagem tirada da net, desconheço o autor
Hoje apetece-me falar sobre a fome. Ou mostrar a fome.

Há muitos tipos de fome. Esta que aqui está ilustrada é a fome de alimento, de nutrientes e num mundo em que sobram alimentos, em que se enterram alimentos por questões económicas como foi há anos em que se enterraram toneladas de laranjas e até pagaram aos agricultores para o fazerem, morrem ainda muitas pessoas por falta de alimento e água potável.

Depois há a fome de outras coisas, não menos necessárias, e que podem também provocar a morte de algumas partes do nosso corpo transformando-nos em não pessoas ou em pessoas incompletas.

Não vou divagar muito, vou por exemplo transcrever um poema de Jacques Prevert que também fala sobre fome de que sempre gostei, tanto do poema como do poeta.

La grasse matinée

Il est terrible
le petit bruit de l'oeuf dur cassé sur un comptoir d'etain
il est terrible ce bruit
quand il remue dans la mémoire de l'homme qui a faim
elle est terrible aussi la tête de l'homme 
la tête de l'homme qui a faim
quand il se regarde à six heures du matin
dans la glace du grand magasin
une tête couleur de poussiére
ce n'est pa la tête pourtant qu'il regarde
dans la vitrine de chez Potin
il s'en fout de la tête de l'homme
il n'y pense pas
il songe
il imagine une autre tête
une tête de veau par exemple
avec une sauce de vinaigre
ou une tête de n'ímporte quoi qui se mange
et il remue doucement la mâchoire
doucement
et il grince les dents doucement
car le monde se paye sa tête
et il ne peut rien contre le monde
et il compte sur ses doigts un deux trois
un deux trois
cela fait trois jours qu'il n'a pas mangé
et il a beau se répéter depuis trois jours
Ça ne peut pas durer
ça dure
trois jours
trois nuits
sans manger
et derriére ces vitres
ces pâtés ces bouteilles ces conserves
poissons morts protégés par les boîtes
boîtes protégées par les vitres
vitres protégés par les flics
flics protégés par la crainte
que de barricades pour six malheureuses sardines...
Un peu plus loin le bistro
café-crême et croissants chauds
l'homme titube
et dans l'intérieur de sa tête
un bruillard de mots
un bruillard de mots
sardines à manger
oeuf dur café-créme
café arrosé rhum
café-créme
café-créme
café-créme arrosé sang! ...
Un homme trés estimé dans son quartier
a été égorgé en plein jour
l'assassin le vagabound lui a volé
deux francs
soit un café arrosé
zéro franc soixante-dix
deux tartines beurrées
et vingt-cinq centimes pour le pourboire du garçon.
Il est terrible
le petit bruit de l'oeuf dur cassé sur un comptoir d'etain
il est terrible ce bruit
quand il remue dans la mémoire de l'homme qui a faim.

Falou Jacques Prevert

Tenho um LP onde Mouloudji interpreta este poema mas não encontrei na net, dito por ele.

Contudo, encontrei meninas e meninos, suspeito que sejam duma escola francesa, a recitar o início do poema, aqui fica a que mais gostei não pelas expressão facial mas pelo tom de voz que utiliza.

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